Andriamihaja Guénolé

Politique politicienne à l’africaine

N’avez-vous pas l’impression que sur le continent de Madiba, il y a des histoires qui se répètent ? Nos pays vont sur leur cinquantenaire d’indépendance,  mais dès qu’on parle politique, ce ne sont encore  que de vrais ados en pleine crise ! 🙁

Politique politicienne à l’africaine. Non ! Ce n’est pas le nom d’un nouveau dessert qu’un cordon bleu mondoblogueur vient d’en révéler  la recette sur son blog ! C’est plutôt la façon dont je perçois la politique de chez nous, dans ce berceau de l’humanité et de diversité qu’est le continent africain !

  • Constat

Cinq semaines après les élections en Côte d’Ivoire, toujours pas de dénouement en vue pour le « duo » Gbagbo-Ouattara.

le duo GBAGBO-OUATTARA

Et je me souviens que j’ai déjà vécu une situation similaire ici à Madagascar durant l’année 2002, quand les ex-présidents   Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka ont voulu, chacun de leur côté, s’emparer de la magistrature suprême à l’issue de l’élection présidentielle.

duo Ravalomanana-Ratsiraka

Et j’en passe des histoires cramées qui n’ont laissé que de mauvais souvenirs.

Des coups fourrés  interminables, des politiciens qui ont du mal à digérer la défaite, voilà des scénarios qui ne sont pas nouveaux en Afrique. Des situations qui mènent à  croire que certains de nos politiciens sont mauvais joueurs. Cet esprit est pourtant amer pour nous  qui, involontairement,  se devons  d’endosser l’addition des dégâts. Nous, un peuple, « gentle  people », qui ne demandons à connaître ne serait-ce  que le goût d’une pincée de paix, dont nous en sommes privé, à cause d’une poignée d’égoïsme de la part de soi-disant chefs!

  • On en ferait des « remix »

En 2011, je ne serais pas étonné d’entendre des remix de vieilles comptines occidentales  avec aux platines  David Guetta et en featuring  Magic System. Imaginez un refrain  du genre :

♫ Savez-vous faire de la politique

À la mode à la mode

Savez-vous faire de la politique

À la mode de l’Afrique ♫♪ 🙂 😀

Je ne sais pas à quoi ça ressemblerait mais ça cartonnerait, encore plus fort que « One love » et « Premier gaou ». 😀 😀 😀

  • Le bon esprit politicien

D’après moi, un bon politicien, ce serait de la popularité en entrée, ne pas en faire tout un plat en résistance, une bonne marque  de campagne et on dessert tout push et génocide!

Je fais le malin alors qu’il est évident que faire de la politique ce n’est pas facile comme  planter des choux ! 🙂 Et intervenir en politique encore moins. Les médiateurs de crise, la CEDAO, l’UA  avec  l’ONU et ses casques bleus ne me contrediront sûrement pas !

paix en afrique

En ce début d’année, je ne souhaite qu’une chose : May Peace Prevail  in Africa and on Earth ! Que la Paix Règne en Afrique et dans le Monde ! Mba hanjaka eto Afrika sy maneran-tany  anie ny fahandriam-pahalemena!


Chers internautes, mondoblogueuses, mondoblogueurs, j’ai 10 mots à vous dire

MONDOBLOG

Les dix mots de la francophonie 2011 sont sortis et une idée m’est venue de faire un billet  où je vais les insérer. Au passage, pourquoi mondoblogueurs, mondoblogeuses et internautes n’allons-nous pas créer, dans nos blogs respectifs,  une catégorie commune d’articles utilisant ces mots, qu’on appellera « les dix mots » ? C’est juste une proposition et je ne sais pas si vous êtes d’accord ou pas!

Sur Mondoblog, un  concours avec Rfi, chaque candidat francophone parle de sa passion sur son blog, qu’il rendra le plus accueillant possible. On peut bloguer sur sa ville, ou sur  une vision.

Dans un stade assez avancé de l’aventure, j’ai quelques favoris, comme Nguimbis, qui trouve les mots pour accrocher ses lecteurs. Il y a aussi  ShiloMM qui parle de la jeunesse congolaise, et je n’oublierai pas ma compatriote Ariniaina qui publie des chroniques sur Madagascar et bien sûr Tananarive  par ses superbes clichés.  Ce ne sont que  quelques préférences car tous les candidats sont de bons blogueurs.

Mais j’avoue que… je M’aime, et oui que voulez-vous ? On dit bien que « charité » (et non, ce n’est pas par charité que je mentionne tout cela) bien ordonnée commence par soi-même non ? Et je ne vous cache pas que de toutes les merveilles  (non classées 😉 ) du Monde, la ville  de Tuléar et le Cœur de la mer me tiennent  beaucoup… à cœur !

Cependant, quelques blogueurs, moi y compris, rencontrons encore quelques difficultés par ci par là. C’est comme toute autre chose : ce n’est pas toujours facile pour les débutants ! Mais heureusement que des connaisseurs nous tendent la main en nous envoyant  ces précieux tutoriels qu’on attend avec impatience. Et je ne sais pas vous mais j’essaie de me connecter le plus souvent possible pour vérifier si je n’ai pas du nouveau dans ma boîte de réception ! Grâce à  ces supports, on s’améliore au fil des semaines ! Et j’apprécie  de voir les   internautes réseauter en chœur dans les commentaires des billets marrants partagés, qu’ils s’empressent de recommander aux autres utilisateurs de la toile.

Ainsi, je trouve que nous, auteurs et visiteurs, devenons complices et tels des alpinistes, nous avançons harmonieusement en cordée.  On donne et on apprend des choses. N’est-ce pas là, la marque flagrante de la solidarité et du partage sur internet? Je pense que si ! Aussi, les initiatives de mise en place de plateformes faisant la promotion du  journalisme citoyen, à l’exemple de Mondoblog, doivent être soutenues car aujourd’hui, les médias traditionnels ne suffisent plus à « rassasier » la curiosité des gens. Et je me demande si en Afrique, les blogs  ne  seraient pas  en phase de devenir  des agapes en ligne.

Dans tous les sens : Accueillant, agapes, avec, chœur, complice, cordée, fil, harmonieusement, main, réseauter. Voilà les mots-stars de la langue française, qui feront l’objet de divers  concours  dès maintenant et tout au long de l’année 2011. Pour voir s’il y a un concours qui vous  intéresse, vous n’avez qu’à cliquer !

Vous pensez, sans doute que c’est long pour dix mots ! Ne vous inquiétez pas, après vous en avoir mis plein la vue, je pense avoir  fini !

Votre mondoblogueur en direct de la ville de  Tuléar à Madagascar. 🙂

L’article le plus lu sur ce blog


Le SIDA : petit dépistage rapide

Ils ont dit:

Dr Valikara SOANOMENA, Médecin Référant du Centre Hospitalier de Référence Régional Tuléar:

« Le SIDA existe mais c’est une maladie comme tant d’autres. Malgré les coutumes (polygamie, liberté sexuelle, etc.), ce n’est pas une fatalité et la prévention est facile : abstention, fidélité ou protection »


Dr Harisoa, Responsable et Médecin traitant au niveau de l’association et dispensaire SISAL : Malgré la lutte planétaire, nous n’avons pas encore de résultats satisfaisants donc c’est une lutte de longue haleine. Si on dit SIDA c’est que le patient n’a pas suivi les traitements et actuellement il y a les Antirétroviraux qui sont distribués gratuitement à Madagascar pour les PVVIH.

Mr Andry Nirintsoa, Responsable prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), au niveau de l’association et dispensaire SISAL: « La lutte continue et nous sommes tous concernés et courage à tos les militants, à tous les activistes qui luttent contre le VIH et courage aussi à toutes les personnes vivant avec le VIH. Ils ont besoin d’être encouragées. »

Et vous des messages, réflexions,… Comment trouvez-vous le SIDA dans votre ville, pays et dans le  monde entier?


MADAGASCAR : CES ASSOCIATIONS QUI LUTTENT CONTRE LE SIDA

Le dispensaire SISAL (Sambatra izay salama, littéralement : Heureux les bien portants).

Le 1er décembre, c’est une date qui ne s’oublie pas ! Dr Harisoa Responsable et Médecin traitant et Mr Andry Nirintsoa, responsable prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), au niveau de l’association et dispensaire SISAL (Sambatra izay salama, littéralement : Heureux les bien portants) ont bien voulu répondre à quelques questions posées  lors d’une interview, à l’occasion de  la journée mondiale de  la lutte contre la SIDA.

Le SISAL en quelques mots :

Dr Harisoa: « Le dispensaire SISAL est ouvert à tous surtout les gens vulnérables comme les travailleurs de sexe (TDS), les jeunes, les travailleurs mobiles (camionneurs,.. .). Le SISAL fait aussi de la sensibilisation au niveau et en dehors du centre soit aux jeunes scolarisés ou non, aux TDS »

Mr Andry: « SISAL a une vision de communauté saine, solidaire et inclusive en réponse à l’épidémie du VIH. Le SISAL est spécialisé dans la prise en charge des maladies sexuellement transmissibles et VIH. Depuis une dizaine d’années SISAL s’est intervenu à Tananarive et Tuléar. A Tuléar, l’intervention du SISAL a commencé en 2004, ce qui a conduit en 2008 à la création d’un centre de prise en charge psychosociale des PVVIH. »

Les principales attributions de SISAL et du centre de prise en charge :

Mr Andry: La prise en charge psychosociale mais aussi médicale et socioéconomique ainsi que l’accompagnement des patients PVVIH sous ARV. Il y a aussi la promotion du genre et des droits humains.  Enfin il y a   l’appui aux initiatives innovatrices des patients PVVIH.

Quelques chiffres sur la pandémie pour Tuléar :

Dr Harisoa Responsable et Médecin traitant au niveau de l’association et dispensaire SISAL

Dr Harisoa: En tant que ville portuaire, la ville de Tuléar n’est pas toujours épargnée des Infections sexuellement transmissibles et VIH.

Mr Andry: On a enregistré depuis 2004, quelques 70 PVVIH dans toute la région de Tuléar et au sein du SISAL seuls 30 de ces 70 PVVIH sont pris en charge. Pourquoi 30 seulement ? 30 parce qu’il y a plusieurs PVVIH qui s’éparpillent dans les communes et districts avoisinant Tuléar. Ce qui fait que ce sont les plus proches de la ville qui bénéficient donc quotidiennement de cette prise en charge.

Droits humains et VIH/ SIDA, tel es le thème de la lutte cette année pour cette année 2010. Les perspectives du centre en rapport avec ce thème :

Mr Andry Nirintsoa responsable prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au niveau de l’association et dispensaire SISAL

Mr Andry: Nous voulons  un travail décent pour tous les PVVIH, aussi nous envisageons d’augmenter le nombre de ces personnes prises en charge parce qu’actuellement, on n’est même pas à la moitié des chiffres  qu’on a. Et ces chiffres sont peut-être erronés. Il y a même plus que 70 PVVIH donc on est entrain d’étudier par quels moyens, par quelles activités, comment est-ce qu’on va pouvoir offrir ce service de prise en charge pour tous les PVVIH et qu’ils  soient conscients de l’utilité de la prise en charge par les associations.

Un message à passer pour nos lecteurs

Dr Harisoa:Lors des séances d’informations, éducations et communication (ou IEC) nous encourageons les jeunes à éviter les rapports sexuels précoces.

Mr Andry: Pour nous, il est important que les jeunes s’activent  et participent activement dans la lutte contre le VIH. Donc la prévention est surtout la clé contre cette  maladie : utilisation de préservatifs, abstinence ou fidélité.

Un grand merci  et longue vie à ces associations comme le SISAL qui de jour en jour, font de leur mieux pour s’occuper des PVVIH et sensibiliser les gens ! Et une   pensée  pour tous ceux qui vivent avec le VIH dans le Monde entier


Le téléphone mobile : mode d’emploi

"le couteau suisse de la technologie"

Le Docteur Martin Cooper, la première personne à avoir passé un appel sur un téléphone cellulaire en avril 1973, n’en reviendrait pas s’il voit la place qu’a prise ce petit engin qu’on peut amener un peu partout.

Des choses ont changé, il faut l’avouer .Les jeunes passent beaucoup de temps devant leur petit écran et selon la marque de ton téléphone, les gens te classent dans une certaine catégorie. C’est le prix à payer.

Mais il rend beaucoup service. Les tireurs de pousse-pousse peuvent développer leur emploi et  les pêcheurs également. On peut transférer de l’argent et payer ses factures.

Mais avec son arrivée,  on se sert moins des publiphones qui deviennent abandonnés.

Je ne vous donnerais pas mon avis, je vais plutôt terminer avec la reprise d’une « citation » de  Gueye « C’est l’usage qui en fera un merveilleux ou dangereux outil. »


Transférer de l’argent via son mobile : l’ambiance

Transférer de l’argent via son mobile

Si vous allez dans quelques rues de Tuléar, vous aurez la sensation d’être comme dans une discothèque: des animations avec beaucoup de musique. Pourquoi ? Et bien c’est parce que les opérateurs mobiles font la promotion d’un nouveau service : le transfert d’argent à partir de son mobile.


Chez Orange ils dénomment cela « Orange money ». Chez Telma, société privée malgache et non moins le premier opérateur convergent à Madagascar (fixe-mobil-internet), cette offre s’appelle « M-vola » [M pour « money » et « vola » (se lit voula) = argent). Et chez Zain, aujourd’hui devenu Airtel, cette option était possible dans les espaces Zain implantées un peut partout dans la Grande Ile.

Les animations sont des occasions de gagner des lots, pour attirer les passants. Et cette fois-ci, une souscription te permet de gagner… une puce téléphonique. « Je vais la donner à ma petite amie » lance un nouvel inscrit, qui peut-être ne va jamais utiliser ce service. Tandis qu’une dame qui sort sa carte d’identité pour s’inscrire dit : « Je pourrais envoyer de l’argent à ma famille, là-bas il n’y a pas de banque et adieu les longues files d’attente quand je paye la facture de l’eau et de l’électricité ! »

Voulant moi aussi m’offrir une puce gratuite J ,  j’avance vers la table où une jeune fille s’occupe des nouvelles inscriptions, sors ma carte d’identité qu’elle va bien « inspecter », elle me la retend et m’annonce qu’il faut être âgé de 21 ans. Et je me dis dans la tête : « comme à la banque ! ». Il me semble que je n’aurais ma puce gratuite que dans deux ans, mais en attendant cela, je reprends ma carte d’identité et m’éloigne de cette ambiance boîte de nuit en plein jour. 🙂


Arrivée des téléphones portables : qui sont les vrais oubliés ?

Je me suis un peu promené dans la ville et j’ai vu quelque chose d’insolite: un publiphone  dans un état déplorable. Sûrement abandonné car les gens ne l’ utiliset plus.

Un publiphone au coin de rue. Je me rappelle que moi-même j’y ai passé y a longtemps un coup de fil là.

Une  boutique à côté vendait des cartes téléphoniques (à Madagascar les publiphones fonctionnent tous en cartes téléphoniques prépayés) mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nouveaux curieux locataires se sont appropriés de l’endroit : les termites.

Pour joindre sa famille ou ses proches, on achète du crédit prépayé ou on fait appel aux taxiphones.

C’est un fait assez surprenant, on a presque tous nos téléphones mobiles et les publiphones sont laissés à l’abandon ! Ils ont fait leur preuve avant mais apparemment ce temps est révolu.

Les termites font sûrement tout sauf passer des coups de fil.


S COMME SEL

Comme Tuléar est à proximité d’étendue marine en plus d’être ensoleillée,  la production de sel marin est une activité qui peut bien s’y pratiquer. Juste derrière la ville, à « Antsirasira » (littéralement «  là où il y a le sel », à noter que sira=sel), plusieurs propriétaires se partagent une saline et embauchent chacun leurs employés.

DANS LES MARAIS SALANTS …

C’est plus aisé en Eté, mais en Hiver, c’est un peu la galère car le processus demande du temps. L’eau salée va rester en bassin de condensation durant une semaine. La couleur rouge obtenue, il faut attendre jusqu’à un mois pour espérer obtenir du sel.

Le sel, à part son usage culinaire est aussi utilisé dans la production de nourriture pour animaux (la  « provenderie » comme on dit ici) et dans l’aquaculture notamment pour l’élevage des holothuries.

…CHACUN MET SON GRAIN DE SEL

« Si un bassin de 20mX20m produit au minimum 4 tonnes de sel, on peut en tirer à peine 2 tonnes en hiver. Et de plus, un bassin est utilisable deux fois en un mois en Eté or en Hiver une seule fois ! » Explique Mr REGIS, un des nombreux propriétaires de la saline. Cela est sûrement l’origine des différences de prix : 3 000 Ariary soit un peu plus d’un euro le sac de 60 kg, en Eté contre 4 ooo Ariary en Hiver. Notre propriétaire est fier de dire qu’il paie bien ses employés et ces derniers ne démentent pas.

Pourtant, Gervais un professionnel du métier, employé par un autre propriétaire se plaint : « Ce n’est pas un travail de tout repos, mais on dirait que certains propriétaires ne s’en rendent pas compte ! Ils empochent presque tout le bénéfice en nous laissant presque rien ». Il se justifie : « Sur les 3 000 Ariary par sac vendu, on ne nous donne que 200 Ariary ! Je comprends qu’ils ont des frais à payer mais quand même !! ». Mais ayant l’air d’avoir  regretté ce qu’il vient de dire, il finit  par : « Mais c’est toujours mieux que rien ! Je préfère de loin un boulot mal payé que vivre le chômage et l’oisiveté ! »


Le téléphone mobile arrange beaucoup mes affaires

J’ai acheté mon téléphone car les opérateurs faisaient des offres promotionnelles. Mais j’étais loin d’imaginer que cela a pu me rendre un service à ce point. Un ami à Zaitiany, lui aussi tireur de pousse-pousse

Tuléar et ces pousse-pousse

nous raconte :
« Je n’avais vraiment pas d’objectifs précis lors de l’achat de mon téléphone, bon pour la famille peut-être, mais à part cela rien ! »
Comme presque tous les tireurs de pousse-pousse, il a sa famille dans la région d’Androy dans le Sud de Madagascar.
« A cette époque, je déposais et ramenais, deux fois par jour, la petite fille d’une cliente à l’école. Il faut croire qu’elle était sans doute satisfaite de mon service car un jour elle m’a demandé mon numéro, qu’elle a ensuite passé à une de ses amies. J’ai donc commencé à faire une sorte d’abonnement mensuel. Cela est plus sûr que d’attendre des clients dans les stations de pousse-pousse ».

Il continue son récit:

«Aujourd’hui, je dépose 4 enfants dans deux écoles différents et je gagne 80 000 Ariary net (environ 28 euros) par mois en abonnement car je n’ai plus à payer la location journalière de l’engin. Ce sont les parents des enfants qui le paient. Et pour faire encore plus d’argent, je me mets toujours au courant des évènements qui se déroulent en week-end car les gens se mettent à l’assaut des pousse-pousse pour rentrer. En journée normale, je reste moins souvent à la station des pousse-pousse, car si j’ai un coup de fil et que l’endroit d’où mon interlocuteur m’appelle n‘est pas trop éloigné, je suis toujours partant.»


Vous feriez donc mieux de prendre son numéro de téléphone au cas où vous auriez besoin de son aide ! 🙂


POUSSE-POUSSE

Je suis en retard pour un spectacle mais je ne peux pas me permettre d’aller en taxi. Heureusement qu’il y a les pousse-pousse. J’en vois un et appelle le  tireur et comme d’habitude, on accepte jamais le prix qu’il avance, on marchande. Finalement, on est d’accord, et j’en profite pour   lui poser quelques questions en rapport avec son métier.

Zaitiany et le pousse-pousse qu’il loue

Zaitiany est tireur de pousse-pousse, il a une ambition c’est de posséder son pousse-pousse à lui. En effet, comme tant d’autres tireurs de «la ville du Soleil », il le loue. Le  propriétaire lui exige 1500 Ariary par jour. « Il arrive des jours où je ne peux même pas trouver ces 1 500 Ariary, mais quand j’ai beaucoup de clients je peux toucher jusqu’à 8 000 Ariary hormis cette somme » explique-t-il. Il est conscient que pour réaliser son rêve, il devrait faire beaucoup de sacrifices. C’est le cas car il avoue qu’en plus de tireur le jour, il est garde de nuit dans une villa.

« Je suis encore loin du compte ! Pour se payer l’engin il me faut 400 000 Ariary et j’économise peu car j’ai ma famille à nourrir ! Mais je garde espoir, je finirai bien par l’avoir ce pousse-pousse même si je sais que ce n’est  pas demain la veille »

La vue sur une station de pousse-pousse

Les pousse-pousse de Tuléar sont assez spacieux par rapport à ceux d’Antsirabe ou de Tamatave et  interpellent les passants par ces courts messages, slogans  ou  publicités affichés à l’arrière. Ce sont des moyens de déplacement faisant  partie du paysage tuléarois et sont appréciés des touristes voulant admirer l’ambiance dans les  rues.

Il existe cependant des gens qui pensent que prendre ce moyen de déplacement est   une sorte d’esclavagisme. Alors imaginez bien l’inconfort qu’on essaie de cacher quand on monte sur un pousse-pousse. J’ai demandé l’avis de Zaitiany et il m’a répondu clairement : « on me paye, je gagne ma vie comme ça ! C’est comme tout autre métier et je ne sais pas ce que vient faire l’esclavagisme dans tout cela ».

Et il me vient en tête qu’à l’arrière d’un pousse-pousse, j’ai pu lire un jour, « TAXI ECOLOGIQUE », serait-ce un message pour sensibiliser les gens sur le réchauffement climatique ou un argument de vente ?