Ce que je n’aime pas à Tuléar
Il y a les beaux paysages, les belles plages et le fameux Grand récif corallien qui font la renommée de la « Ville du Soleil ». Mais suite à cette histoire de policiers qui ont voulu jouer à Prison Break et ont entraîné la mort du magistrat qu’ils ont pris en otage, il y a un côté pas très sexy de Tuléar qui ressort. J’en profite, non pas pour ternir l’image tuléaroise, mais pour vous parler des choses que je déteste un peu dans cette ville !
1. Ces crottes qui n’ont pas de domicile fixe…
…ou bien ces gens qui ne choisissent pas d’endroits pour faire leur besoin. Si cette rumeur selon laquelle Madagascar serait un des pays les plus chieurs à l’air libre était vrai, je ne m’étonnerais pas que Tuléar y soit pour quelque chose. Manque de civisme, peut-être ! Mais surtout il n’y a pas assez de toilettes publiques ! Ne soyez pas outré si un beau jour, vous passez par ici et que vous me voyez entrain de pisser contre un mur ou au pied d’un des poteaux de la JIRAMA (la compagnie de distribution d’électricité et d’eau malagasy) ! Et je ne fais encore que pisser, imaginez s’il y avait du délestage tournant dans mon estomac !
Le seul remède pour ne pas se donner en spectacle, c’est de faire la vidange chez soi et bien prier que des envies soudaines ne remontent en surface (incontinents s’abstenir de sortir) ! Les vraies toilettes publiques, ça ne court pas trop les rues, mais si vous êtes plutôt comédien comme Gérard Depardieu, une bouteille peut bien faire l’affaire !
2. Les ordures à côté de la plaque
On aura beau investi dans la mise en place de bacs à ordures, à Tuléar, tu trouveras quelque part des déchets pommés, tout à fait au mauvais endroit au mauvais moment. Des éboueurs se sont même plaints une fois à la télé qu’ils trouvaient souvent des cellophanes qui contenaient des déchets pas très catholiques (si vous n’avez pas compris cf.1). Donc, ce n’est pas encore demain que le service de la voirie réussira complètement dans son évangélisation sur les bonnes pratiques du tri des déchets. Courage !
Du courage, il en faut aussi pour cette étudiante en microbiologie affamée. Elle passe devant le vendeur de « composés » qui a pignon sur rue à quelques mètres du bac à ordures. Elle peut oublier la lèche-vitrine, car il n’y en a pas (de vitrine). Elle hésite. Cependant, elle fait le bon choix en avalant un plat qui finalement est délicieux, presque sans danger. Et dire qu’elle avait l’intention de passer une batterie de tests pour déceler la présence de Salmonella ou d’E.coli avant de commander ce plat !
3. Le Tsiokatimo
C’est un fabuleux vent, oui sauf qu’il a la fâcheuse manie de se pointer que l’après-midi. Et si tu as donné rencart à ta petite amie vers les 16 heures, tu t’es trompé dans ta gestion du temps. En effet, te croyant en avance en quittant la maison 30 minutes plus tôt, tu n’as pas compté le temps qu’il te fallait pour pédaler ta bicyclette à contrevent. Dommage, vous alliez si bien ensemble mais venir avec une heure de retard avec pour motif « contrevent » c’est vraiment difficile à croire.
Et peu importe si tu as mis des faux Ray Ban ou des vrais, ça ne change rien, les grains de sable féroces chercheront toujours à se frayer un chemin pour t’entrer dans les yeux. Le seul point positif de ce semblant de tempête de sable, c’est que même essoufflé sur ton vélo, tu peux voir (attention aux grains de sable quand même !) beaucoup de jupes aux vents. Tu ne sais plus si tu sors vraiment avec la femme de ta vie car des Marilyn Monroe défilent à chaque coin de rue! Tu n’es pas trop fan de ce vent, mais tu chantes quand même ♪ Vive le vent, vive le vent, vive le vent Tsiokatimo ♫
Par DUCKofD3ATH (Creative Commons)
4. Les pluies diluviennes
Le grand Sud de Madagascar est connu pour sa sécheresse, mais quand la pluie se dit qu’elle va tomber, alors là il faut dire qu’elle n’oublie pas une seule goutte. Et quand on sait que Tuléar n’est pas trop célèbre pour sa politique d’évacuation d’eau (sûrement parce qu’on se trouve au même niveau que la mer), d’entretien des routes ou de gestion des eaux usées, l’équation : AVERSE = PROBLEMES = Boue + saleté + C s’applique assez souvent durant les périodes de pluie. Précisions que la constante C varie très peu selon que vous habitiez ou pas les quartiers chics (Cf. 1 et 2).
5. Les délestages
Tuléar n’est pas le seul à en profiter ! Et encore heureux qu’aujourd’hui, les coupures de courant sont supportables car elles se passent durant des heures tolérables et ne s’éternisent pas trop (jusqu’ici, elles ne durent pas plus de 30 minutes par coupure mais peuvent se répéter plusieurs fois dans la soirée). Et quand je lis mon fil d’actualités sur facebook, parfois sur twitter, je me dis qu’on est encore béni des dieux ici, en effet dans les autres régions du pays la situation n’est pas meilleure. Et selon les dernières nouvelles, les problèmes de la JIRAMA ne seront définitivement résolus que vers la fin du mois de janvier 2012. Sinon, jusque-là, je propose qu’on ne paie pas nos factures et qu’on adopte leurs poteaux comme nos toilettes de prédilection!
Bref, il y a encore pas mal de choses à dire, mais je ne tiens pas à avoir des problèmes avec la mairie ou les gens de l’office du tourisme. Je tiens à souligner que Tuléar est magnifique malgré ces petites imperfections, la preuve : lisez ce billet ou l’autre qui va venir !
NB : Je n’ai rien contre les policiers, ni la JIRAMA d’ailleurs et je suis un très grand fan des gargotes 😉
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